Paysages chromatiques
Comment redonner une place à la nature dans la ville ?
301 feuilles de papier peintes avec de l’encre artisanale végétale se décolorent progressivement sous l’effet des rayons du soleil, laissant le reflet minéral de la Ville prendre le dessus. L’installation Folié(e) interroge la présence du végétal dans la construction urbaine, à l’heure des constructions du Grand Paris.
Indigo, guède, bois de campêche, noix de galle, sophora, gaude, curcuma, quebracho, bois Brésil, noyer, sureau, garance, pastel : le soleil puissant de 2023 a adouci les couleurs, jusqu’à leur presque complet effacement pour certains pigments.
Folié(e), encre végétale artisanale (pigments d’origine végétale, gomme arabique, eau), 301 feuilles 29,7 x 42 cm, 2023 avec Nadine Schütz, composition sonore 3 canaux sur transducteurs de vibration, 2023.
Comment montrer la pollution de l’air ?
L’installation L’air de la Folie repose sur la mesure de la qualité de l’air sur une année entière, à partir des relevés scientifiques quotidiens dans le quartier de Groues de Nanterre.
(incolore = qualité d’air bonne/vert = moyenne/jaune = médiocre/rouge = mauvaise/noir = très mauvaise)
Situé à proximité de la Défense mais pourtant relégué aux franges de la ville, ce quartier productif en reconversion formera demain une nouvelle polarité. Une métamorphose en cours qui s’observe dans d’autres villes du Grand Paris.
L’air de la Folie, 360 rectangles de film coloré, installation éphémère in situ, 3,5 m x 4,5 m, et huile sur toile, 120 x 200 cm, 2023, La Terrasse, espace d’art de Nanterre
Comment réinventer le thème éternel du paysage ?
Pendant le confinement, Florence Cosnefroy a ressenti les modifications profondes de sa perception de l’espace et du temps. De l’expérimentation nouvelle d’un temps accru et d’un espace restreint est né le besoin d’observer notre monde autrement. Le manque de nature et l’interdiction de se déplacer l’ont incitée à créer des paysages imaginaires, des cartographies alternatives.
La plasticienne s’inspire des images satellitaires, dont le chromatisme réaliste ou au contraire complètement aberrant — avec la végétation qui apparaît en rouge et proche infrarouge, par exemple — stimule la vitalité visuelle.
En renouvelant le thème du paysage, l’artiste interroge les questions environnementales, et notamment la place de la végétation.
Les champs et la rivière, pastel à l’huile, cire, huile sur papier artisanal Khadi, 160 x 110 cm, 2023